mardi 28 juin 2011

Keep the faith

On revient tout excités de l'agence, où on a enfin réservé notre excursion au Cotopaxi (5897m, 2e plus haut volcan du monde ET plus haut que le Kilimandjaro!!!). Notre objectif : atteindre le sommet!


La veille du départ, on se retrouve dans NOTRE bar de Quito, enflammés par les images et la musique des années 80 et 90. Quatre piña coladas plus tard, on décide d'aller se "reposer".

Á 10 h 00 dimanche matin, on est à l'agence pour ZE grand jour, à enfiler l'équipement... et quel équipement!
Bottes mauves trop grandes ou trop petites, pantalons d'obeses, crampons, piolets, harnais qui descend tout seul et entraine tout avec lui, saco de dormir, etc. Dominic a perdu son imper/coupe-vent et Mélissa a l'air d'un sapin de Noël avec du ton sur ton de vert et une tuque rouge fluo.
Nous sommes prets.

Arrivés au parc national du Cotopaxi, dans un paysage des plus sublimes, nous amorcons notre montée vers le refuge. On sent déja le manque d'oxygene, mais en chantant Keep the faith, ya rien la!
Petit souper rapide, et entre 20h00 et 23h40, on essaie de dormir. Y fa FRETTE!


Suite au petit-déjeuner a minuit, on s'élance pour l'ascension a 1h15 du matin.
Qu'on se le dise: meme les grands alpinistes atteignent le sommet une fois sur deux en raison du climat...
et cette nuit, il neige, il grele, il pleut et il vente a écorner les boeufs.
Toutefois, le début n'est pas si difficile; nos frontales éclairent nos pas sur la roche volcanique et vers les 4900m, on se dit que c'est dans la poche.

Hum hum...

Des le début du glacier, les mitaines de Dominic prennent le large avec le vent, sa frontale lache et un de ses crampons est... trop grand! Bon.

On dit du Cotopaxi qu'il est un cone parfait. Mon oeil!
Sur le glacier, on monte, on descend, on contourne, on saute des crevasses, on longe des falaises, on cotoie des formations de glace et on ESCALADE un mur. Lá, on commence a freaker et a essayer de se trouver des tounes motivantes (dans nos tetes évidemment, car n'allez pas penser qu'ici on chante tout haut ou meme qu'on se parle).

Au moment ou on n’ose meme pas demander combien de temps il reste, notre guide nous informe que nous n’en sommes qu’au tiers du volcan et qu’il nous reste entre trois et quatre heures. On est a 5000m et il est 3 h 30 du matin. Le givre commence a pousser sur nous et Mélissa commence a ressentir les effets de l’altitude: elle rote les oeufs pourris, conséquence de ballonements intestinaux intenses. C’est aussi dans ces environs que notre nouvelle amie irlandaise a “perdu” son déjeuner.


Là, on entre dans l’effort intense, les pentes deviennent plus abruptes, on est étourdi, chaque pas est un défi (et c’est la que “Step by step” des New Kids a enfin un sens).
Disons que c’est un ti-peu moins l’fun, surtout quand on se fait rappeler qu’on devra redescendre.

C’est a ce moment que Mélissa envisage abandonner dans sa tete.
C’est a ce moment que Dominic pense a abandonner dans sa tete.
Mais on ne se le dit pas.

Le soleil se leve. Le vent et le froid polaire, sans parler des copeaux de glace volants qui nous décapent la face, nous permettent d’avoir une vue imprenable sur… RIEN!
Que dale, juste des nuages et du brouillard.


On poursuit, poursuit, poursuit, on pleure, on rale, on dort en marchant, on prend DES pauseS.

Et, vers 8 h 00, (soit 7 heures plus tard) des mots qu’on ne croyait plus possibles et qui sonnent si doux á nos oreilles : La cumbre = LE SOMMET!

Il reste 50 metres.
On s’imagine que vous croyez que nous avons alors eu un second souffle… euh…….non!
Ce fut pénible (et le mot est faible) jusqu’au dernier pas.

Mais ce dernier pas se fit sur LA CUMBRE! Youhou!
On est maintenant des bonhommes de neige qui serrent les quelques personnes autour dans leurs bras, non pas pour se réchauffer, mais pour célébrer notre victoire sur le monstre de glace et de feu.


Et que dire de la vue du cratere… le seul défi était de ne pas tomber dedans parce qu’on ne le voyait pas.


Redescendre.

Fatigue, zéro patience, faim (et ce n’est pas le chocolat gelé et l’eau glacée qui vont nous aider, surtout pas pour Mélissa qui continue d’”expuer”).

Dominic essaie de ramener la vie a ses mains gelées pu de mitaines.

On refait tout le chemin inverse, on finit en glissant sur les fesses parce qu’on est PU CAPABLE et on trouve finalement refuge au refuge vers les 12 h 30.




Gracieuseté du reflet du soleil sur la neige, nous héritons de notre premier coup de soleil du ti'bout d'peau d'entre narines a vie.

Bilan: pres de 12 heures d’alpinisme sans autres interruptions que celles de devoir respirer.

Définitivement l’épreuve physique la plus difficile de notre vie.
On a poussé les limites de notre tolérance a l’inconfort.
On ne pourra jamais vraiment vous expliquer a quel point.
Nous vous invitons a vivre l’experience.

Keep the faith.

Dominic et Mélissa (The honeymooners).


... aujourd'hui arrivés à Baños, par hasard, on a vu notre guide sauter en Bungee. Semble-t-il que monter le Cotopaxi quatre fois par semaine, ça manque de sensations fortes!

1 commentaire:

  1. Wow! Félicitations, je suis vraiment impressionnée pas ce que vous avez fait! Je vous souhaite une bonne fin de voyage et a bientôt. Julia

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